EDMOND MAYAUD: UN COEUR ORANGE S’EN EST ALLÉ…

Infatigable, amoureux de la vie et curieux des autres, notre ami Edmond nous a fait faux bond ce 27 janvier, après un combat acharné contre ce mal qui l’ a finalement emporté. Il était dit qu’ une couleur marquerait l’existence de ce grand serviteur du sport…  Né avec le printemps, le 21 mars 1938, en Algérie. au milieu d’ orangeraies puisque la célèbre boisson orangina fut quasiment élaborée chez lui, à Béni Saf, Edmond a consacré une grande partie de sa vie à son club de coeur, l’ACBB, dont la couleur du maillot devait lui évoquer cette continuité de part et d’autre de la Méditerranée. Il avait commencé par l’athlétisme avant de s’essayer au basket, puisque deux paniers étaient plantés au milieu du stade où il courait, lançait le poids et sautait en hauteur… Cet amour pour notre balle, dont l’apparence avait aussi dû lui taper dans l’oeil, ne s’est jamais démenti puisque ce virus s’est propagé jusqu’à Boulogne Billancourt… C’est en effet en 1966 qu’il intègre l’ ACBB où il sera joueur, entraîneur, responsable technique, et président de 1998 à 2013, après une parenthèse sur fond de désaccord à Saint-Germain puis La Garenne Colombes. Notre amie Josette Nasciet se souvient encore d’un redoutable shooteur à 3 points…Passionné comme nul autre, il aura quasiment tout fait rue Paul Bert: coach de l’ équipe première, directeur technique et joueur en anciens, avec lesquels il s’entraînait encore à plus de 75 ans… Il n’y comptait plus les belles rencontres, les histoires d’amitié où les coeurs s’ouvrent au gré des affinités, comme celle avec ce meneur qui lui avait succédé dans les années 70 et qu’il avait nommé capitaine, un certain Pierre-Christophe Baguet, « un joueur qui comprenait tout d’ un simple coup d’oeil » avait-il l’habitude de dire. D’autres furent plus aléatoires, comme lors de cet échauffement vécu de trop près sur le terrain où un joueur le renversa en lui cassant un bras… Tous ceux qui ont côtoyé Edmond soulignent avec émotion sa générosité mais aussi  ses convictions qu’il défendait avec intransigeance. Son engagement et ses qualités lui avaient valu la médaille d’or de la Jeunesse et des Sports en 2016, la médaille d’argent FFBB en 2006 et le Trophée Jacques Kérouédan trois ans plus tard. C’est avec tristesse que notre Comité pleure un compagnon de route et de jeu des plus attachants, et exprime ses condoléances à son épouse Odette, son fils Laurent, mais aussi à ses proches et l’ACBB.A tous ceux qui l’ont connu et qui, aujourd’hui, connaissent pleinement le sens donné au mot homme.

Pierre Nabet, pour le Comité Directeur.